Cars : en vrai !
Excitation dès qu'on se réveille : c'est aujourd'hui ! Première course Nascar de notre séjour. Mais pas la toute première pour nous. Stéphane suit le championnat depuis 2006 et moi depuis 2010. On a vu notre première course "en live" à Dover, Delaware en 2011. Une obligation quand on a crée ce voyage : une course de Nascar et cette fois de nuit. La course n'a lieu qu'à 19h mais on souhaite être sur le circuit en début d'après-midi pour profiter des différentes animations.
On a donc le matin devant nous. On en profite pour aller faire quelques courses au Food Lion, à une dizaine de minutes de route. On n'en revient toujours pas. Ces fameuses propriétés qu'on voit dans les films, ces terrains gigantesques tondus au cm près, ces belles routes de forêts, ces fermes, ces barrières blanches, ces drapeaux américains, ces pick-ups… C'est là qu'on va loger pendant quelques nuits. On a vraiment l'impression d'être au milieu de nul part, mais bien au milieu des États-Unis. Surtout qu'au logement : pas de réseau pour le téléphone portable et l'internet par le satellite… La patience est donc de rigueur. Mais quel calme !En fin de matinée, direction le centre ville de Richmond. On aimerait une carte chez AT&T pour avoir de la data sur notre iPhone. Reste à trouver une place de parking ! Premier essai sur une zone de stationnement gratuite mais pour 15 min max. On se rend à la boutique et étant donné qu'il y a d'autres clients avant nous… ça risque d'être juste. On est prit en charge par une employée très sympathique. On lui explique ce qu'on aimerait puis Stéphane repart pour aller garer la voiture ailleurs. Après avoir trouvé une place et mis quelques pièces dans le parcmètre, il me rejoint. Pendant ce temps, l'échange de carte Sim était fait. Ils m'ont gentiment scotché l'originale sur leur carte à garder au chaud dans le porte-feuille.
Pour info, c'est une carte à 60$ valable un mois : 2.5 Go de data, communications illimitées dans le pays et sms illimités aux US, Canada et 100 autres pays. Si besoin, on peut ajouter 1 Go pour 10$, plusieurs fois.
"Si vous avez encore de la place dans les bagages, j'aimerais bien retourner en France avec vous !" l'employée nous lance en rigolant alors qu'elle nous raccompagne jusqu'à la porte. "Profitez bien de vos vacances !" Ah le service à l'américaine… on ne s'en lasse pas.
Puisqu'on est en ville, on en profite pour retirer un peu d'argent à un ATM. On sourit quand on voit le gars derrière nous dans la file. Il porte une casquette de Tony Stewart, numéro 14… On sait où il sera ce soir. Au même endroit que nous !
Le circuit n'est qu'à une vingtaine de minutes de route du centre de Richmond, on a le temps. On s'arrête complètement par hasard à Chimborazo Park, pour le casse-croûte de midi. Je ne le précise plus mais la météo est toujours pareil : lourd, humide. Il y a de gros nuages aux alentours, on croise les doigts pour qu'ils passent à côté…
Puis en route pour Richmond International Raceway pour une soirée (et après-midi) Nascar ! Bon déjà, la Nascar, c’est quoi ? Vous avez vu le film Cars ? Et bien c'est ça ! La Nascar, c’est le sport mécanique le plus populaire aux États-Unis. C’est même le deuxième sport le plus populaire du pays derrière le football américain mais devant le basketball et le baseball. Le championnat comporte 36 courses qui ont lieu presque chaque semaine entre février et novembre. La très grande majorité des courses est disputée sur ovale puisque seulement deux courses le sont sur circuit routier.
Vu d’Europe, on raille souvent ce championnat en pensant qu’il s’agit seulement de pilotes qui tournent en rond en ne sachant que braquer à gauche. Mais la Nascar c’est bien plus que ça et c’est avant tout une discipline tournée vers les fans et qui se veut très accessible… comme vous allez le voir. Il y a cette journée à Richmond mais il y en a trois autres qui vous montreront la grande différence entre l'importance des fans en Nascar… et dans les autres disciplines européennes.
On arrive sur le circuit aux alentours de 15h. Manque de chance, un gros orage éclate au moment où on entre sur le parking. Il faut savoir qu’en Nascar, on ne court pas sous la pluie et encore moins lors des courses sur ovale puisque sur une piste inclinée c’est beaucoup trop dangereux. On se dit que finalement, mieux vaut que ça tombe maintenant !
Comme d’habitude, l’organisation américaine est incroyable. Les parkings sont très bien indiqués, la police est là pour nous aider et pour nous guider. Une fois l’averse terminée, on prend la direction du circuit. L’ovale de Richmond étant considéré comme un short track (une piste courte de 1,2 km), on décide d’en faire le tour à l’extérieur. On aperçoit les campements des fans avec barbecue, bières, musique et une super ambiance très décontractée. C’est une des constantes aux États-Unis : on ne se prend pas trop la tête. On aperçoit aussi les motor-homes des pilotes : eh oui, ils ne dorment pas à l’hôtel !
À la fin de notre tour de circuit, on se retrouve dans l’espace des fans où on trouve tout le merchandising dédié aux pilotes, les stands des sponsors et les stands des trois constructeurs engagés en Nascar : Chevrolet, Ford et Toyota. Les voitures de courses sont exposées et on peut même monter dans certaines d’entre elles. Les constructeurs en profitent aussi pour présenter leurs modèles de série. C’est d’ailleurs très intéressant de voir Toyota communiquer sur sa production aux États-Unis. Sur chaque voiture, il y a un bandeau sur le pare-brise pour indiquer dans quelle usine est assemblée la voiture : « Built in Texas » par exemple.
On s’était bien renseigné avant de partir en vacances et on avait découvert que Toyota réservait un espace pour ses clients. Pour accéder au stand, il fallait présenter la clé d’une voiture de la marque. On avait donc prévu le coup et Stéphane avait emmené la clé de sa GT86.
On se présente donc aux hôtesses et nous voilà VIP chez Toyota. Et là surprise : petit repas gratuit. Chips, hot-dog, boisson, etc… On s’assoit donc quelques minutes pour manger quand une miss Toyota nous annonce l’arrivée d’un pilote pour une séance de questions-réponses. Il s’agit de Denny Hamlin, pilote de la Toyota FedEx numéro 11… un des meilleurs de la discipline.
On se regroupe donc autour du stand et on doit être au maximum 100 personnes. Pas de bousculades, tout le monde rigole et l’ambiance est top ! Avant l’arrivée du pilote, la miss Toyota propose un petit jeu au public avec à la clé, la possibilité de donner un objet qui sera à coup sûr dédicacé par Denny Hamlin. La première question qu’elle pose nous fait toujours sourire quand on y repense : "Qui a fait le plus de chemin pour venir aujourd’hui ?"
Quelques américains lèvent la main tout confiants. Certains viennent d’Indiana, état qui n’est effectivement pas juste à côté. Puis on lève la main en disant qu’on vient de France.
Le couple devant nous n'en revient pas. "De France ? Levez la main, levez la main !" Ils nous aideront même à nous faire remarquer par la miss Toyota. Elle pense d’abord ne pas avoir bien entendu. Elle vient vers nous pour être sûre. Tout le monde dans le public est surpris. Ils n’ont pas l’habitude de voir deux jeunes français assister à une course de Nascar. Les deux personnes devant nous nous laisserons même passer pour nous approcher plus en nous disant : "Allez-y, nous on l’a déjà vu hier"… ben voyons !
Un gars de chez Toyota vient alors vers Stéphane pour lui demander quel objet il voudrait faire dédicacer. "Comme un con" (je reprends son expression), il lui répond "le t-shirt". Le gars de chez Toyota lui dit alors qu’il aime bien sa casquette. Il avait complètement oublié qu'il portait une casquette « Toyota Hybrid » officielle de l’équipe WEC. Il lui donne donc sa casquette. Elle est maintenant signée par Denny Hamlin.
Petite parenthèse car cette casquette est maintenant chargée d’histoire. On s’était fait violemment agresser l’année dernière (en 2013) à Spa-Francorchamps à cause de cette casquette quand deux jeunes avaient voulu lui voler. Il avait dû être opéré du genou et on avait dû reporter ces vacances aux États-Unis qui étaient à l’origine prévues pour l’année dernière. Aujourd’hui, cette même casquette est signée par un des meilleurs pilotes de Nascar lors du voyage qu’on a finalement pu réaliser. Belle revanche sur le sort !
La miss Toyota continue à poser quelques questions du genre : "Qui a le plus de miles sur sa Toyota ?". Plusieurs américains lèvent la main. L’un d’eux donne 314 000 miles. Et à ce moment-là, on est surpris de voir que tous les autres baissent la main. Personne n’a mieux et personne n’essaie de tricher.
Enfin, un petit garçon fête ses 8 ans ce jour-là. La miss Toyota l’invite donc sur la petite scène pour que tout le monde lui chante "Happy birthday". Et il est ensuite amené dans le camion Toyota pour rencontrer Denny Hamlin en privé. Rien que ça.
Finalement Denny Hamlin arrive sur scène. Là encore, on est très surpris. Il arrive avec deux stylos en main prêt à signer des autographes. La séance de questions-réponses est très intéressante. On doit être à 5 mètres du pilote et le public peut poser ses questions. Il nous dira d’ailleurs qu’il est content que la course ait lieu de nuit à cause de la température dans les voitures. Il faisait en effet entre 35 et 40 °C cette semaine-là sur l’Est des États-Unis. Selon lui, la température atteindra 60°C dans la voiture lors de la course. Cela aurait été 75°C si la course avait eu lieu en journée…
La séance de questions-réponses terminée, Denny Hamlin descend de la scène à la rencontre des fans. Il commence par notre côté et signe mon t-shirt réalisé pour l'occasion : "France Loves Nascar". Trop impressionné sur le moment, on oublie de demander si on peut prendre une photo avec lui. Alors qu’il est déjà 3-4 mètres plus loin, Stéphane demande au gars de chez Toyota si ce serait possible de prendre une photo avec Denny. Le gars va alors le voir, lui dit qu’on vient de France et là surprise Denny revient sur ses pas, se met à côté de nous et le gars de chez Toyota nous prend en photo. Denny Hamlin nous remerciera même d’être venu : c’est le monde à l’envers.
Il est alors temps de continuer notre chemin à travers les différents stands. On apercevra successivement le King Richard Petty, Aric Almirola et Greg Biffle, puis on arrive chez Chevrolet où le pilote le plus populaire de la discipline, Dale Earnhardt Jr, termine sa séance de questions-réponses suivi par Kurt Busch. En l’espace d’une ou deux heures, on aura croisé plusieurs pilotes parmi les plus connus.
On passe rapidement dans les stands de merchandising pour acheter des casquettes (Go #24 !!) puis on se présente au contrôle de sécurité pour entrer dans l’arène ! Et là c’est toujours aussi impressionnant de voir l’intérieur du circuit. Ça paraît immense alors qu’on est seulement sur un short-track. Imaginez à Daytona, Talladega ou à Charlotte… Pour la course, on sera situé dans le virage 4, au niveau de l’entrée des stands avec une vue imprenable sur tout le circuit.
C’est là un des gros avantages des ovales sur les circuits routiers qu’on connait en Europe : de n’importe où dans les tribunes, on peut suivre toute la course sans jamais perdre de vue les voitures.
Il est 19h et c’est l’heure du cérémonial d’avant course. On ne va pas vous mentir, c’est certainement un des moments qu’on préfère. Ça commence par la présentation des pilotes qui effectuent ensuite un tour de circuit sur la benne d’un pick-up. On continue avec la prière suivie de l’hymne national américain à la fin duquel des avions militaires survolent le circuit et un parachutiste arrive avec un drapeau américain géant. C’est un moment chargé d’émotions et le respect qui se dégage de ce moment est incroyable.
Puis vient le moment de la phrase la plus célèbre du sport automobile aux États-Unis : "Drivers, start your engine". Avant on disait : "Gentlemen, start your engines". Mais depuis deux ans, une femme est présente en Nascar : Danica Patrick.
Pas de départ arrêté en Nascar. Les voitures font d’abord quelques tours derrière la voiture de sécurité avant de se lancer pour 400 tours. Au ralenti, les V8 de 850ch sont déjà très bruyants mais c’est encore supportable. Par contre, dès que les voitures sont lancées, le bruit est tout simplement ahurissant… surtout dans une arène entourée de tribunes métalliques.
Après avoir vu un tiers de la course depuis nos places en tribunes, on décide de descendre pour faire un tour de la piste. C’est une des particularités de Richmond (ce n’est pas faisable sur tous les circuits), on peut faire le tour de la piste pendant la course et sous drapeau vert. La seule règle, c’est de toujours continuer à marcher et ne pas s’arrêter trop longtemps. On est alors derrière le grillage, à 2 ou 3 mètres seulement des voitures qui atteignent les 300 km/h. Le bruit à cet endroit-là, surtout dans la ligne droite, est tout simplement inimaginable. Il faut le vivre pour comprendre. Autant être clair tout de suite : on n’a plus ça en Europe depuis longtemps. Tout tremble même notre corps et nos tympans. C’est simple, avec Stéphane c’était impossible de se parler. Même en criant à quelques centimètres de l’oreille de l’autre, on entendait quasiment rien.
En marchant le long de la piste, il y a tellement de vent qu’on doit retenir nos casquettes. On sent aussi des bouts de gomme de pneu nous percuter. Et le plus impressionnant, c’est de voir furtivement dans les voitures : on aperçoit le casque des pilotes et le mouvement de leurs bras sur le volant.
Et voir les voitures sortir du virage et venir frôler le mur extérieur alors qu’on est 2 mètres derrière, c’est juste hallucinant ! On a mis 45 minutes à faire le tour en prenant notre temps mais quel pied !
Après cette expérience, on remonte en tribune pour regarder le dernier tiers de la course. C’est finalement Brad Keselowski qui remporte la victoire et qui nous gratifiera de superbes donuts et d’un tour d’honneur, drapeau américain à la portière !
Les tribunes se vident rapidement mais à notre grande surprise, la piste est ouverte au fans. On a donc la chance de pouvoir marcher sur la piste. On en profite pour faire quelques photos. La piste est extrêmement collante avec le reste de gomme ! On est aussi très impressionné par l’inclinaison des virages. C’est loin d’être les plus inclinés de la saison mais c’est déjà très dur à grimper. On ressort de la piste au niveau de la ligne de départ/arrivée. Il est maintenant temps de retourner au parking et de prendre la route du retour.
Là encore, l’organisation est au top surtout que la sortie du circuit se fait en pleine nuit : il est plus de minuit. Et pas de bouchons alors qu’environ 100 000 personnes ont assisté à la course. Il nous faut une demi-heure pour rejoindre notre petite maison en plein coeur de la Virginie. On passe vite sous la douche histoire d’enlever les bouts de gommes coincés dans nos cheveux et il est déjà presque 2h du matin quand on se couche. Il nous faudra presque deux jours pour que nos oreilles arrêtent de bourdonner. Mais ça valait le coup !
Voici un petit montage vidéo de cette journée Nascar :
2 commentaires
thomas olivier
28/02/2019 à 22:35Bonjour,
Je voulait savoir si vous avait deja etait a daytona ?
J'aimerais y allez et je voulait savoir si vous aviez des info pour m'aider.
Superbe video vous avait du passer un week de reve. Merci beaucoup.
Olivier.lilya@hotmail.com
Virginie Bitterlin
01/03/2019 à 08:58Bonjour,
Non, je ne suis jamais allée à Daytona. Je n'ai pas vraiment d'infos sur cette course mais vous pouvez toujours m'écrire (partie Contact) si vous avez des questions pour vous aider à préparer votre voyage.
Cordialement,
Virginie