On s'envole pour Chicago
Ça y est, aujourd'hui se termine notre première semaine dans l'Est. Chicago nous attend. Mais il faudra patienter encore un peu puisqu'on ne décollera que cet après-midi.
On aurait eu le choix de partir depuis le centre de Washington (Aéroport Ronald Reagan), mais ça aurait été sadique de retourner au centre de Washington juste pour partir… Moi, amoureuse de Washington, n'aurais pas supporté. Et puis c'était plus cher. L'autre option était de décoller de Washington-Dulles. Ça nous a tout de suite paru être une évidence. Non seulement c'était moins cher mais ça nous a permis d'optimiser notre temps au maximum : on a choisi le vol le plus tard de la journée (17h35) ce qui nous a laissé le matin pour visiter l'annexe du Musée de l'Air & de l'Espace qui se trouve juste à côté de l'aéroport. On avait visité le musée qui se trouve sur le Mall il y a trois ans mais la visite du Steven F. Udvar-Hazy Center est généralement plus compliquée à caser. Cette fois, c'est parfait.
Petit-déjeuner à l'hôtel Confort Inn (gaufres, muffins, bagels, confitures, céréales…) : il y a l'embarras du choix. Le check-out est fait en moins de cinq minutes puisqu'on avait déjà payé lors de la réservation. Après une énième vérification dans la chambre pour être sûr que tous les bagages sont bien dans le coffre de la voiture, on se met en route pour le Steven F. Udvar-Hazy Center. Le musée en lui-même est gratuit mais le parking coûte 15$.
Petite fouille à l'entrée par la sécurité, comme d'habitude. Puis on se rend au Point d'Information, parce qu'on est déjà perdu… Par où commencer ?
Un gentil monsieur (âgé) nous donne un plan et nous explique que des visites guidées gratuites sont proposées toutes les demi-heures. D'ailleurs si on se dépêche on pourra attraper celle qui va commencer dans quelques minutes. C'est un vétéran de l'Air Force qui fait la visite. On est toujours surpris par ces retraités qui passent leur temps à offrir des visites guidées dans les musées et autres lieux touristiques. Durant ce voyage, ça aura toujours été un réel plaisir ! On sait maintenant que ça sera à privilégier les prochaines fois. Notre guide est drôle, prend le temps d'expliquer et nous prévient : il ne le prendra pas personnellement si l'on décide de quitter le groupe en cours de route. On peut s'insérer ou quitter cette visite quand on le souhaite.
On commence fort avec le Lockheed SR-71 Blackbird, un avion espion de l'armée américaine pendant la Guerre Froide. Il est gigantesque ! Construit en titane, il fait 32 mètres de long, vole à trois fois la vitesse du son, à 24 000 mètres d'altitude et bouffe tout son carburant en seulement 90 minutes…
Puis retour dans le temps avec le tout premier modèle d'avion qui a réussi à voler : celui des Frères Wright. On voit des avions américains, allemands, français, japonais; à hélices ou à moteurs, de toutes les tailles, de tous les âges… On s'émerveille devant ces innovations techniques.
Il y a là un exemplaire du Concorde d'Air France et le Boeing 367-80 Jet Transport : quelle bonne idée de mettre des sièges dans un avion qui de base est conçu pour transporter du carburant ! C'est avec cette idée de génie que le transport de passagers a commencé.
Le guide nous explique aussi l'histoire du Boeing B-29 Superfortress Enola Gay qui est exposé : l'avion qui est devenu tristement célèbre pour avoir largué la bombe atomique sur Hiroshima…
Deux vétérans de la guerre de Corée qui ne faisaient pas partie du groupe écoutent attentivement le guide puis donnent eux-mêmes quelques indications sur un appareil exposé, modèle qu'ils ont pilotés par le passé. À la demande du guide, des visiteurs expliquent que des membres de leurs familles (grand-père, père, oncle…) ont pilotés certains appareils pendant les différentes guerres; certains ont même débarqué en Normandie.
Avant de conclure la visite, on fait un tour dans le hangar dédié à la conquête spatiale. On se prend une claque en découvrant la navette spatiale Discovery avec en arrière-plan, un énorme drapeau américain suspendu au mur. Elle est pile dans l'alignement de l'entrée de cette partie du musée.
Elle est monstrueusement grande, imposante ! On a du mal à croire, en la voyant, qu'elle a effectué 39 vols (plus que n'importe qu'elle autre navette) dans l'espace. C'est d'ailleurs elle qui a mis en orbite le télescope Hubble, en 1990. Il est vraiment difficile de réaliser que cette chose a volé dans l'espace. Le bouclier est fait de nombreuses petites plaques. Comment cela peut-il tenir et supporter des températures de plusieurs milliers de degrés ? On est comme des gosses en voyant cet engin ! On en fait le tour et on s'émerveille de la taille des trois réacteurs. On pourrait rester là des heures. J'aime bien l'avion, mais ça... ça doit être encore mieux !
La visite guidée touche à sa fin, elle aura duré presque une heure mais on ne regrette pas. C'est bien plus instructif et plus agréable que d'arpenter au hasard cet immense hangar de 71 000 mètres carrés et de lire quelques panneaux explicatifs…
Avant de repartir, on fait un dernier tour, et on peut même apercevoir l'atelier de rénovation où les appareils sont remis en état. Petite séance cinéma avec la salle IMAX du musée pour une projection du film d'une quarantaine de minutes The Dream is Alive sur la navette spatiale.
On avale des sandwichs sur le parking en guise de repas de midi. Il est 14h. J'écris un message à la propriétaire de l'appartement de Chicago pour lui demander de confirmer comment se passera l'arrivée : les clés sont sous le paillasson, tout est prêt pour nous. Elle nous donne juste une nouvelle pas très rassurante : les locataires précédents ont vu des cafards. Un exterminateur est passé, normalement ça devrait être bon… Je ne suis pas optimiste.
C'est l'heure de rendre la voiture chez Alamo. Le retour est très simple : on se gare dans une file derrière d'autres voitures. Il y a comme ça cinq ou six files différentes. Les voitures sont garées l'une derrière l'autre. Un agent nous accueille, vérifie que le plein est fait, que la voiture n'a pas de bosses et en moins de trente secondes, c'est fait. Une vraie usine, tout est à la chaine. On récupère nos bagages et on monte dans la navette. Comme d'habitude, le chauffeur nous accueille très gentiment et prend nos valises pour les monter à bord.
Et là, ça commence. Peut-être parce qu'on est tranquillement assis et qu'on n'a rien à faire… Je commence à réaliser qu'on quitte cet endroit pour de bon. On a encore deux semaines devant nous, mais c'est bizarre… je me sens triste.
On arrive à l'aéroport peu après 15h pour l'enregistrement des bagages. On a fait le check-in en ligne la veille, ça devrait donc être rapide, sauf qu'on n'a pas nos cartes d'embarquement puisqu'on n'avait pas pu les imprimer. J'ai sûrement l'air paniquée puisque la dame au comptoir me rassure, tout est faisable à cette borne. Oui, même l'enregistrement des bagages se fait sur une borne chez Southwest. Une fois nos bagages enregistrés et nos cartes d'embarquement en poche, on doit laisser nos valises au milieu du hall avec des dizaines d'autres… Un gars est en train de les déposer sur un tapis roulant pour les scanner. L'organisation nous paraît un peu bizarre et pas très sécuritaire. Ce doit être la routine pour les vols intérieurs…
Direction la salle d'embarquement et là je dois l'avouer : gros, gros, gros coup de blues. Et je n'exagère pas. J'ai presque envie de laisser Stéphane s'envoler pour Chicago tout seul. La première semaine était quasiment parfaite (si ce n'est pour la météo), des rencontres géniales, de super moments, de belles visites… et puis DC quoi. J'ai vraiment du mal à quitter cette région. Je m'achèterai même un sweat-shirt Washington dans une boutique tellement j'étais triste sur le moment… Une façon de m'y raccrocher. Argh ! Je veux pas partir d'ici !
On est censé partir dans 10 minutes et l'avion arrive à peine. Comment c'est possible ?
L'embarquement se fait par groupe : A1-A15, A16-A30, etc. Un numéro est indiqué sur notre billet : c'est l'ordre d'embarquement, défini par l'ordre du check-in. Premier enregistré, premier à embarquer.
Le vol se passe sans problème. On survole des coins plutôt agricoles et ruraux. Puis tout s'inverse : il y a plus de maisons que de terre…
On survole le Lac Michigan. La question étant de quel côté va t'on arriver ? Verra-t-on la ville ? On essaye de distinguer quelque chose mais il y a pas mal de brume. Puis tout d'un coup… j'aperçois des petits voiliers, des sortes de digues. Et paf, le Navy Pier. Oui, on aura une belle vue sur Chicago juste avant l'atterrissage.
Heureusement qu'il y a les tapis roulant… ceux tout droit, qui nous évitent de marcher pendant des kilomètres. Enfin, on marche aussi dessus mais ça va bien plus vite ! L'aéroport est long, très long… jusqu'à ce qu'on arrive aux bagages. Ça change de notre arrivée à Washington : pas besoin de les attendre, ils sont là tout de suite.
Direction Alamo. Et comme d'habitude on tombe sur un chauffeur de navette très sympa qui nous accueille par un "Hi, how are you?", et qui nous porte les bagages… Alors que plusieurs personnes montent il lance "Bienvenue à Chicago ! J'espère que vous avez passé un bon vol et que vous passerez un tout aussi bon trajet vers la location de voiture !" Un homme lui dit que la clim de son bus est un peu trop violente. Il va l'éteindre en rigolant : "Oui, de toute façon dans quelques jours on n'en aura plus besoin…" Je confirme. Il nous dépose devant un grand immeuble : tous les loueurs sont réunis au même endroit. Les comptoirs sont alignés dans un grand hall. Au-dessus, les loueurs partagent des étages de parking auxquels on accède en ascenseur.
C'est reparti pour tout le processus de prise en charge du véhicule chez Alamo. Et pif, on retombe sur un apprenti. Alors ça prend du temps parce que la paperasse, il y en a un paquet… Et ils sont toujours aussi surpris de la photo sur nos permis de conduire : oui, pas besoin de les renouveler en France alors on a toujours la tête de nos 18 ans.
On a de nouveau le choix de la voiture (très bon point pour Alamo). On laisse tomber les Nissan et on fait pic et pic et colégram entre une Ford Fusion bordeaux et une Toyota Camry blanche. Je vois bien que Stéphane est tenté par la Toyota (il en possède une, aime les Toyota en Nascar…), alors va pour la Camry. Faut dire que j'ai eu ce que je voulais la première semaine : une Chevrolet; alors à son tour. On met toutes nos affaires dans le coffre et là problème : on arrive plus à enlever la clé du contact. On essaye deux, trois, quatre fois… Rien à faire. Je retourne chez l'homme qui nous a amené jusque-là (un afro-américain très costaud; enfin par costaud je veux dire… bref). Il recule le siège pour pouvoir entrer, tourne la clé… et la sort du contact sans problème. Ah… On a l'air bien idiot. On réessaye. En fait il faut enfoncer la clé encore plus pour tourner le dernier millimètre avant de la retirer. Mouais, on devrait s'y faire…
Direction Pilsen, le quartier où on a réservé le logement. Notre arrivée de nuit ne nous donne pas une super impression; l'entrée de l'immeuble non plus avec ce couloir et ces escaliers vraiment délabrés. L'idée qu'on risque de croiser des cafards ne nous enchante pas tellement, tout comme le quartier. L'appartement en lui-même est plutôt conforme mais vraiment très très ancien, ce à quoi on n'est pas habitué. Première prise de tête… On avait eu des doutes avant de partir mais on s'était dit qu'on verrait sur place. On pense déjà à la suite : y a t-il une solution de replis ?
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