Retour en Illinois
Toutes les bonnes choses ont une fin. Aujourd'hui, c'est déjà l'heure de quitter l'Iowa et de se séparer de Margaret, une rencontre dont on se rappellera longtemps ! On lui rappelle qu'elle et sa famille sont les bienvenus en Alsace. On se reverra. Au pire, on reviendra leur rendre visite. C'est qu'on aime bien l'Iowa nous.
Après un petit-déjeuner copieux, on jette un coup d'œil à la carte pour choisir la route du retour. On note quelques idées puis on se dit qu'on fera le reste au feeling.
Il est l'heure de faire les valises : ce qui veut dire qu'il faut trouver de la place pour tous les cadeaux. Comme à son habitude, Margaret est prête à tout pour nous aider : "Si jamais vous n'avez pas assez de place, j'ai des valises qui traînent au grenier. Je sais que les compagnies font payer les deuxièmes bagages : je vous paye le transport, pas de problème." Finalement, avec un peu d'ingéniosité, on arrive à tout caser. Elle est aux anges ! Elle prend des photos de nous en train de faire les valises. Elle veut encore immortaliser les derniers moments.
On a vraiment l'impression de partir de chez notre grand-mère, ce sont exactement les mêmes : on repart avec des sacs pleins de nourriture, avec une dizaine de boites de Coca, le reste de gâteaux, des Iowa Potato Chips, du fromage… Au moins, on ne risque pas de mourir de faim sur la route du retour, même si on se perd.
Il est temps de se dire au revoir. Dur, dur de partir. Elle nous prend dans ses bras. Elle est toute émue. Et nous aussi. Qu'elle arrête, elle va me faire pleurer ! Une dernière photo devant notre voiture avec le coffre rempli à ras bord. Elle nous dit encore une fois à quel point elle nous trouve courageux d'avoir fait tout ce chemin pour venir la voir et à quel point elle a été heureuse de nous rencontrer. C'est réciproque ! Une vraie rencontre. Deux jours superbes avec pleins de rigolades, des souvenirs plein la tête et qu'on a hâte de raconter à notre retour. Elle nous dit qu'elle redoute déjà notre absence : la maison va lui paraître bien vide maintenant…
Il est 10h50 quand on se met en route. On passe à la Poste déposer nos cartes postales avant de quitter définitivement la ville… Alors qu'on s'éloigne, Margaret nous manque déjà.
Comme à l'aller, on décide de ne pas prendre l'autoroute. Après tout, on a le temps. Personne ne nous attend et puis ça nous fera voir du pays. On fait une petite pause à Muscatine, IA le long du Mississippi. Il fait beau et juste bon. Il est presque midi. Certains viennent dans ce petit parc pour manger leur repas de midi avant de retourner travailler. Ils ont raison, c'est bien agréable.
Au bout d'un moment je prends le volant… probablement pour la partie la plus monotone du trajet. C'est droit. Tout droit. Mais alors vraiment tout droit. Pendant des dizaines et des dizaines de kilomètres. On ne voit littéralement pas la fin de la route. C'est dur de tenir. Si seulement la voiture pouvait rouler toute seule à ce moment-là, ce serait génial. Parce qu'à part tenir le volant à peu près droit, il n'y a rien à faire quand le régulateur de vitesse est enclenché. Le nom des villes traversées nous sort un peu de la monotonie : Normandy, Walnut, Sandwich…
En route, on se rend compte que la chaleur de DC, les petites routes de Virginie, Mount Vernon ou la course de Richmond nous semblent déjà bien loin. Comme si tout ça faisait partie d'un autre voyage, d'un séjour précédent aux États-Unis… Et pourtant, c'était il y a deux semaines. Il ne nous reste plus que quelques jours mais on compte bien en profiter.
D'un coup, au milieu de nulle part surgit une éolienne… puis deux, trois… Un champ immense d'éoliennes en plein milieu de l'Illinois ! Des dizaines et des dizaines d'éoliennes. Après une petite recherche c'est probablement la ferme d'éoliennes de Mendota, qui en compte 63 au total. Pas grand-chose comparé aux 140 éoliennes de Grand Ridge ou aux 240 de Twin Groves…
On s'arrête dans la petite ville de Ohio... en Illinois pour la pause casse-croûte. On se gare derrière une camionnette qui ressemble à celle d'un entrepreneur. Deux types sortent d'un bâtiment juste à côté et se dirigent vers la camionnette. Ils nous accostent en faisant une blague en voyant la plaque du Wisconsin sur notre voiture. On ne comprend pas bien mais on se "défend" en rigolant et en leur disant que c'est une voiture de location. Ils nous demandent alors d'où on vient et sont surpris, bien évidemment, quand ils apprennent qu'on est français. Ils nous demandent ce qui nous amène dans cette ville et on leur explique qu'on est juste de passage. Ils commencent alors à nous interroger sur la France : comment va l'économie, si on a les mêmes saisons, etc. On discute pendant quelques minutes puis ils nous souhaitent un bon appétit. Oh que tout ça va nous manquer une fois revenus en France…
Il nous reste encore près de 4h de route… On suit des bikers sans casques, avec juste des bandanas autour de leur crâne chauve… ou même sans bandanas. Tout comme le téléphone au volant, cette liberté nous surprend encore. Celui avec le drapeau américain écoute du Blues. Je préfère la Country mais va pour un peu de Blues pendant quelques minutes.
Il est 18h quand on arrive près de l'hôtel. On a pu réserver au même que celui où on avait déjà séjourné : le Best Western de Countryside. Alors qu'on s'approche, on retrouve au loin les gratte-ciels de Chicago. On est de retour en agglomération. Ça change des champs de maïs… mais ils nous manquent ces champs !
Un petit tour à Walmart pour trouver le repas du soir après avoir pris possession de la chambre. Cette fois, on a celle juste au-dessus de la précédente. Il n'y a qu'une chaise de bureau : on mangera comme on peut.
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