L'épreuve de Zion
Il fait 23° ce matin… Malheureusement pour nous, c'est en Fahrenheit ! Un petit -5°C et un pare-brise gelé nous accueillent quand on va mettre nos bagages dans le coffre. On aimerait bien laver le pare-brise mais le produit qui a dormi dans le coffre est gelé… Tant pis, on essayera plus tard. Pour l'heure, on se dirige à l'accueil du ranch pour prendre le petit déjeuner.
Holly, la propriétaire, est là et nous invite à nous servir. Il n'y a pas beaucoup de places assises mais nous sommes les premiers, on a donc de la chance. Il y a même du chocolat chaud ! C'est la première fois qu'on en a depuis notre tout premier petit déjeuner, à Los Angeles. Elle nous fait chauffer l'eau, et alors qu'on se serre des céréales, elle nous demande quel genre de musique on aime; avant d'ordonner à son assistant personnel Amazon de mettre de la musique : Coldplay tient, puisqu'on aime bien. "Oh, I like them too! It's a good way to start the day!"
Avant de repartir, on lui demande si elle a de la glace pour remplir nos sachets zip de la glacière. Il n'y a pas de machine à glace comme dans les autres hôtels mais à l'arrière du ranch, un grand frigo en métal abrite de gros sacs de glace. "Prenez un sac entier, c'est la fin de la saison et j'en ai encore plein !" Sauf que les sacs entiers font la taille de notre glacière ! Elle en trouve un déjà ouvert où il reste la moitié. Ça suffira largement. On la remercie chaleureusement pour l'accueil avant de retourner à la voiture et de prendre la route.
Étant donné qu'on n'a pas eu l'occasion de laver le pare-brise, on actionne le lave-glace... sauf que les essuie-glaces restent coincés en plein milieu du pare-brise. Entre le liquide lave-glace sur toute la vitre et les essuie-glaces en plein milieu, on n'y voit plus grand chose ! On n'a pas l'air malin à rouler comme ça. "Il fait pas si froid, ça peut pas geler comme ça !" On croit bêtement qu'il peut y avoir un souci avec le mécanisme des essuie-glaces... jusqu'à ce qu'on se souvienne que notre caméra est accrochée sur le haut du pare-brise. Un peu trop bas semble-t-il. En même temps, on n'a jamais eu à les utiliser ces essuie-glaces, il a fait beau presque tous les jours. On a quasiment oublié qu'on en avait… On s'arrête dès qu'on peut sur le bas-côté. Oh, le produit pour les vitres a commencé à dégeler ! Ce sera plus simple de les laver à la main…
Alors qu'on avance vers Zion National Park, je remarque que les feuilles des arbres ont commencé à devenir plus marron que jaunes, ce qui est un peu moins joli évidemment. Moi qui me faisais une joie de voir Zion aux couleurs automnales, je risque d'être déçue. Oh, des bisons ! Plusieurs voitures sont arrêtées sur le bord de la route pour observer un troupeau qui se pavane au bord de la route.
Le goudron de la route devient rouge, signe que l'on approche de l'entrée du parc, tandis que les montagnes prennent les célèbres couleurs de Zion. On se retrouve face au célèbre Checkerboard Mesa avant de continuer sur cette route qui zigzague entre des falaises qui ressemblent à un mille-feuille : les couches très fines de roches sont superposées les unes sur les autres, et parfois un arbre en ressort. Comment peuvent-ils pousser là ?
Plus on descend en altitude, plus on retrouve d'arbres jaunes ! Certains sont même tout rouges. Me voilà optimiste tout d'un coup. Peut-être aurai-je finalement l'opportunité de voir Zion paré de magnifiques couleurs. La température remonte doucement : on est maintenant à 5 ou 6°C. C'est toujours mieux que du négatif.
Notre premier arrêt est prévu à Canyon Overlook pour faire la petite randonnée qui mène au point de vue. Quelques semaines avant de partir, j'ai lu qu'on ne pouvait pas traverser la route pour rejoindre le parking qui se trouve en face du début de la randonnée. Heureusement que je l'ai su avant ! On guette donc pour trouver une place de parking dès qu'on s'en approche. Il y a déjà de nombreuses voitures et les parkings sont tout petits ! Finalement, on trouve une place sur un parking, quelques virages avant le point de départ de la randonnée. Je demande à un couple qui en revient s'ils ont vu de la place plus loin mais apparemment tous les parkings suivants sont complets. Marcher sur la route ne nous rassure pas trop mais ils m'expliquent que les voitures roulent plutôt doucement, ce n'est pas vraiment risqué. Certes, mais on fait quand même attention à bien rester contre les parois, sans empiéter de trop sur la route.
J'avais fait quelques recherches sur cette randonnée et plusieurs passages avaient l'air plus que délicats pour les personnes atteintes de vertige. Certains m'ont même tout simplement déconseillé de la faire. Sauf que je sais la vue à laquelle on a le droit à la fin… et rien que pour ça, je veux bien me forcer un peu !
Les endroits les plus compliqués sont heureusement bordés d'une rambarde, sans quoi, je ne serais jamais passée. La partie qui comporte un passage sur des planches en bois est finalement moins impressionnante que ce que je pensais. Le pire est sans aucun doute un endroit où le chemin semble s'être écroulé. On passe sur une sorte de corniche, humide qui plus est ! L'eau coule depuis la falaise sur notre droite. L'image de la vue finale me revient et je prends sur moi : avec un peu de sang-froid et en regardant bien où on met les pieds, ça passe…
Après ça, c'est bien plus facile jusqu'à la récompense finale : une vue magnifique sur la vallée ! On peut y voir la célèbre route UT-9 qui serpente en sortant du tunnel et au loin, les montagnes ressemblent beaucoup au Checkerboard Mesa, mais avec un bout en moins : une grosse partie semble s'être écroulée laissant ainsi apparaitre l'intérieur de la roche, formant une falaise vertigineuse.
Un père et sa fille (qui semble aussi âgée que nous) nous font sourire. Le père a l'air terrifié du vide et horrifié quand sa fille s'y approche ne serait-ce qu'un peu. Ils se prennent en photo à tour de rôle. "That's far enough, darling, not too close!" lui dit-il quand elle recule un peu pour être prise en photo. Avant de partir, le père prend en photo un autre couple. Sa fille lui prend l'appareil pour en faire une également : "I like this one the best!" plaisante-t-elle en redonnant l'appareil aux touristes. "But you'll be the judge."
On reste un bon quart d'heure à profiter de cette vue. On ne s'en lasse pas ! C'est l'une des plus belles du voyage. Les paysages de l'ouest ne cessent de nous surprendre et de nous émerveiller. Quelques chipmunks sont également présents. Ils ont l'air de connaître les beaux endroits.
Alors qu'on repart, une dame âgée, accompagnée de deux-trois autres personnes, nous laisse la priorité sur un passage un peu étroit où il est difficile de se croiser. Elle nous demande d'où l'on vient et elle est plus qu'enthousiaste du fait qu'on soit Français. "Oh, mon mari parle français ! Il est plus loin derrière, au passage étroit et humide, il a trop peur pour passer. Pour le reconnaître, dites bonjour à tous ceux que vous croiserez, il pourra parler en français avec vous ! Et donnez-lui quelques mots d'encouragements." Sérieusement, comment ne pas aimer la sympathie de ces Américains ?
Sur le chemin, on peut voir au loin où passe le sentier. Ce n'est pas vraiment rassurant mais on l'a fait une fois, on peut le refaire. Devant nous, un couple passe sur la partie humide comme si de rien n'était ! On croise également un homme qui nous demande simplement "How was it? Gorgeous?", comme pour se motiver à continuer. On voit effectivement un homme âgé juste après le passage humide, peut-être bien le mari de la dame rencontrée plus tôt, mais il est déjà en pleine discussion avec un autre randonneur. On ne veut pas les embêter.
En revenant au parking, on croise un couple qui nous demande "Was it worth it?" Oh que oui, les efforts ont bien été récompensés ! C'est une balade à faire sans hésiter : notre meilleur souvenir dans ce parc.
Il est temps de s'engager dans le célèbre tunnel de Zion National Park. On fait donc la queue jusqu'à ce que le passage soit ouvert. Il n'est qu'à un sens et on se demande alors si c'est tout le temps comme ça ou uniquement quand il y a des caravanes et autre camping-cars. C'est vrai qu'il n'est pas large, ni très haut ! Les conducteurs de camping-cars doivent bien viser pour rester au milieu. En tout cas, ça n'a rien à voir avec les tunnels européens ultra-sécurisés…
La vue à la sortie est éblouissante ! On s'arrête un peu plus loin sur un parking pour observer le point de vue où l'on était plus tôt : il se trouve en fait juste au-dessus d'une gigantesque arche. Dire qu'on n'avait pas grand-chose sous nos pieds… Quel paysage grandiose ! Alors qu'on descend dans la vallée, on se sent de plus en plus petit au pied de ces montagnes.
On arrive au Visitor Center mais il n'y a pas de place pour garer la voiture. Comme je l'avais lu avant de partir, les places sont prisées et sont toutes prises. On continue jusqu'à Springdale, en épiant les différents parkings. Même à Springdale c'est compliqué de trouver de la place. On voit énormément de voitures, mais finalement peu de parkings. L'humeur n'est pas au beau fixe. On perd du temps et ça nous agace fortement. On fait une fois demi-tour…. puis une deuxième fois. On voit des parkings le long de la route sans être trop sûrs qu'on ait le droit de s'y arrêter.
Alors qu'on fait vite nos sandwichs, installés au coffre de la voiture, un jeune couple se gare derrière nous. Il nous demande si l'on est déjà venu car lui aussi cherche un endroit où se garer. "Il y a bien le panneau pour la navette mais avec les marques peintes au sol pour de futurs travaux, on hésite un peu." On lui explique qu'on a exactement la même interrogation mais qu'avec ce panneau "Shuttle parking", ça devrait aller. En tout cas c'est ce qu'on se dit; reste à croiser les doigts.
Alors qu'il est près de sa voiture, il se retourne pour nous demander "Are you guys French?" Oui, notre accent a dû nous trahir. "Nice! Well, welcome to the US!" Et là… j'avoue en voir eu des frissons. Jamais je n'ai entendu quelqu'un dire cela de manière aussi sincère et accueillante, son ton était rempli de bienveillance. Incroyable !
Étant garés entre l'arrêt 5 et 6 de la navette de Springdale, on décide de revenir sur nos pas en marchant jusqu'à l'arrêt 5. On attend quelques minutes puis la navette est en vue. C'est là que je me rends compte qu'on a oublié le pass à la voiture ! Car oui, pour emprunter le navette du parc (et non celle de Springdale), il faut avoir le pass America The Beautiful avec nous. Or dans les autres parcs, il faut le laisser en évidence sur la tableau de bord ou accroché au rétroviseur. Cela n'arrange rien à notre humeur, déjà grincheuse à cause du temps perdu à trouver un parking. Mine de rien, il est déjà presque 13h. On refait donc le chemin inverse, puis ré-inverse pour revenir à l'arrêt de la navette. Celle-ci nous dépose au Zion Canyon Village. On a l'impression de passer une frontière quand on montre notre pass, accompagné de notre passeport, à un Ranger avant de traverser un petit pont en bois, jusqu'au point de départ de la navette du parc. Il y a foule par ici !
Le parc de Zion est celui pour lequel j'ai eu le plus de mal à préparer les visites. La Riverside Walk était prévue cet après-midi mais on commence finalement par s'arrêter à The Grotto pour faire le début d'Angel's Landing : la West Rim Trail. Bien sûr étant donné notre vertige, inutile de dire qu'on n'ira jamais en haut. Mais on aimerait au moins faire le début, voir si l'on a une vue sympa même sans monter jusqu'au sommet. Je m'étais notée le point de vue de Scout Lookout. On ne le rejoindra jamais…
Le sentier est très fréquenté et on remarque vite que les personnes qui s'y trouvent sont très différentes de ceux qu'on a pu voir lors de randonnées précédentes dans les autres parcs de ce voyage. Ce sont soit des personnes très équipées ou des jeunes un peu casse-cou. En tout cas, c'est une vrai autoroute.
La première partie se fait le long de la rivière, c'est très sympathique. Mais en plein soleil, ça cogne déjà fort, alors qu'il est 14h passé. On voit au loin une falaise où un passage semble avoir été creusé sur le flanc de celle-ci. "C'est des gens qu'on voit là ? Jamais on pourra passer ça !" Je confirme.
Viennent les premiers lacets. Et ce ne sont même pas les célèbres Walter's Wriggles ! On en est loin. Après quelques-uns de ces lacets, on s'arrête. On est à contre-jour, la vallée est belle mais l'on n'est pas sûrs que ça vaille la peine de monter plus si l'on est du "mauvais côté" par rapport au soleil. La lumière n'est pas terrible et ça commence déjà à faire haut… On décide donc de redescendre et de ne pas s'attarder ici. Puis, pour ne rien arranger, sur le chemin retour vers la navette, Stéphane a comme un doute :
- "Au fait, t'avais enlevé la caméra sur la voiture ?"
- "Moi non, et toi ?"
- "Je m'en souviens plus…"
Ah… Autant dire que nous ne sommes pas vraiment tranquilles. La caméra serait-elle en train de trainer sur notre pare-brise dans le centre-ville de Springdale ? On renonce à y retourner pour vérifier. Ça nous ferait perdre encore plus de temps et puis ça fait déjà quelques heures qu'elle y est… elle a peut-être déjà disparu. La bourde est faite, on verra bien le résultat quand on retournera à la voiture.
Évidemment, nous ne sommes pas vraiment sereins, alors qu'on reprend la navette pour Temple of Sinawava, pour faire la Riverside Walk dans une humeur un peu morose. Jusqu'à maintenant, nous n'avons pas eu de coup de cœur pour ce parc : entre la perte de temps due au problème de parking et au difficile choix des randonnées, auxquels on ajoute la foule et maintenant le suspense de la caméra… au final, on a un peu de mal à profiter. Notre avis sur le parc est quelque peu mitigé. Il est très beau en soi grâce à ce canyon, ces montagnes et cette végétation mais l'organisation et les équipements du parc ne semblent pas à la hauteur des précédents. On perd énormément de temps avec les navettes, il y a très peu de parkings… Et la difficulté du choix des randonnées vient du fait qu'on soit au fond du canyon : pour en profiter, il faut monter mais quand on a le vertige, c'est vite compliqué.
Alors qu'on avance le long de la rivière, on croise ceux qui reviennent des Narrows, une section où la randonnée se fait dans les eaux de la rivière. On les reconnaît tout de suite de par leurs équipements : chaussures étanches et bâtons de marche loués à l'entrée du parc. Ça doit être absolument génial quand on a le temps et l'équipement, et qu'on prévoit la journée spécifiquement pour cette randonnée en choisissant en amont ce qu'on y emporte. Un jour peut-être… mais aujourd'hui, ça ne nous dit rien. On n'a pas d'équipement et je ne me vois pas y aller avec mon matériel photo. Et il est trop tard pour entreprendre une telle marche.
La promenade le long de la rivière est très sympathique cela dit. Certains disaient que ça ne vaut pas le coup si on ne fait pas The Narrows, mais je pense le contraire. On a de la chance, en cette saison, c'est un festival de couleurs ! Le rouge-orange de la pierre, le vert et jaune des arbres, le bleu-vert de la rivière et le bleu du ciel. Je m'en veux d'avoir oublié mes lunettes de vue dans la voiture : avec les lunettes de soleil, ce n'est pas tout à fait pareil.
Je ne sais pas pourquoi mais je trouve la Virgin River absolument splendide. Ce sont les couleurs et les détails qui m'épatent dans ce parc : les rayons de soleil à travers les feuilles, l'écoulement de la rivière et puis plus loin, un chevreuil est tranquillement dans la rivière, sans bouger malgré les nombreux spectateurs.
Quand on arrive au bout de la Riverside Walk, c'est les Narrows qui débutent. Quel monde ! Il y a facilement plus d'une centaine de personnes. Certains se préparent à entamer la randonnée dans l'eau, d'autres en reviennent… et d'autres encore se reposent près de la rivière. Il y a bien trop de monde pour nous ici, on ne tarde pas à faire demi-tour.
Sur le chemin du retour, je m'arrête à nouveau près de cet arbre. Le même où j'avais passé quelques minutes au premier passage. Il n'y a rien à faire : il y a bien quelque chose que j'aime avec cet arbre, ce rocher et cette rivière… mais je n'arrive pas à trouver la composition qui ferait ressortir ce je-ne-sais-quoi. La couleur de la rivière continue de me fasciner alors qu'on continue notre chemin jusqu'à l'arrêt de la navette.
On a du mal à profiter, sans vraiment savoir quoi faire. Toutes les belles randonnées du parc (Scout Lookout, Observation Point…) sont inaccessibles quand on a le vertige. On décide de retourner à la voiture et de ne pas s'éterniser. Il fallait bien au moins un loupé dans ce voyage… Les doutes que j'avais eu lors de la préparation se sont confirmés une fois sur place. Pour profiter pleinement de Zion, il est évident qu'il faut bien plus de temps qu'on n'en a : il est vraiment nécessaire de rester plusieurs jours complets pour avoir le temps de profiter (et de rejoindre les différents lieux intéressants). Ce parc semble avoir quelque chose de différent… dans la fréquentation monstrueuse qui en devient problématique et les aménagements du parc, limités par la morphologie du lieu : le fait qu'on ne puisse pas écarter les falaises du canyon pour faire de la place.
L'ambiance dans la navette est vraiment bon enfant, aussi bien entre les passagers qu'avec la conductrice. Encore une fois, on est témoin de la facilité avec laquelle les Américains parlent avec tout le monde. La navette est blindée et ceux du fond doivent se faire entendre s'ils veulent descendre à un arrêt. La conductrice demande si quelqu'un veut sortir. Le message est relayé par tous jusqu'à l'arrière du bus. Alors que personne ne semble vouloir descendre, une jeune femme plaisante "Going once, going twice… You had your chance!" Ce à quoi tout le monde rigole. Un jeune d'une trentaine d'année parle avec une dame plus âgée de sa visite des Narrows avec des amis. Apparemment, ils y ont même dormi. Le couple plus âgé va quant à lui faire Angel's Landing demain. Ils passent ainsi tout le trajet à parler de leur séjour à Zion et à s'échanger des conseils pour les différentes randonnées.
La conductrice nous signale qu'on peut apercevoir des personnes qui escaladent les falaises. On est aux aguets et après un moment, on peut effectivement voir plusieurs alpinistes sur les parois. La conductrice nous explique qu'il faut évidemment un permis et que des "routes" sont prévues. Impossible de faire du "hors-piste" sur ces falaises, pour lesquelles il faut une journée entière pour les gravir.
On change de navette pour reprendre celle de Springdale, où l'on décide de descendre à l'arrêt 6. On passe devant la voiture mais impossible de voir si la caméra est toujours là ou non. En venant à pieds, il semble qu'il n'y ait plus rien sur le pare-brise… Sauf qu'on ne regarde pas la bonne ! Une même Nissan Rogue noire est garée juste devant la nôtre. Sur notre voiture, la caméra est toujours là. Quel soulagement ! Elle est restée pendant plus de cinq heures sur le pare-brise… En vidant le contenu de la carte, on comprendra qu'elle a servie de caméra de sécurité : on était tellement irrités par le manque de parking, qu'on en a oublié de l'éteindre !
Il est un peu plus de 17h quand on est de retour à la voiture. On décide de refaire la route UT-9 à l'envers pour profiter encore un peu du lieu. On retourne donc à l'entrée du parc mais on n'est pas sûrs qu'il y ait quelqu'un dans la petite cabane. Après un moment, un Ranger nous fait signe en agitant son chapeau. Stéphane a pour habitude de préparer le pass, avec le passeport ouvert à la bonne page. "Now, you are the man!" dit le Ranger, surpris de cette efficacité, avant d'ajouter en français : "Merci beaucoup. Bonne journée."
L'attente est bien plus longue que ce matin pour emprunter le tunnel. Certains sortent même de la voiture. Il faut dire qu'on a la possibilité d'admirer d'autres grimpeurs sur la parois à côté de nous. Ils sont trois et il semble qu'ils aient commencé depuis peu leur ascension. Pourtant, on est déjà en fin d'après-midi.
Lors de ce deuxième passage dans le tunnel, nous avons la réponse à notre question de ce matin : lorsqu'il n'y a pas de camping-car ou autre véhicule imposant, le tunnel est ouvert dans les deux sens de circulation. Autant dire que c'est serré ! Il n'y a pas d'éclairage, c'est très étroit… C'est peut-être un passage un peu angoissant pour des personnes claustrophobes. On fait demi-tour peu après l'endroit où l'on s'était garé ce matin, avant de profiter une troisième fois de la route panoramique.
On fait un dernier arrêt au River Virgin Bridge. Un passage étroit est réservé aux piétons pour profiter de la superbe vue sur Bridge Mountain alors que la lumière commence à diminuer. On est plusieurs à faire quelques photos depuis cet endroit. En bas, certains s'aventurent près de la rivière, dont un portant un anorak fluo. Il ne risque pas de passer inaperçu… pour le plus grand "bonheur" des photographes présents.
Il nous reste une quarantaine de minutes de route pour rejoindre la ville d'Hurricane, où l'on dort ce soir. Les couleurs lors du coucher de soleil sont splendides ! On aime déjà beaucoup rouler sur leurs routes mais on apprécie encore plus à ce moment de la journée.
Sur le sommet d'une montagne, on aperçoit ce qui ressemble à des antennes. Apparemment cela fait partie de UTC Aerospace Systems, une entreprise qui conçoit et fabrique des composants pour des avions militaires, mais aussi commerciaux. Peu de monde risque de les déranger là-haut…
Hurricane est en vue vers 19h. La chambre du Quality Inn Zion est grande, comme souvent ici, et il y a tout ce qu'il faut. Par contre, le wifi n'est même pas protégé par un mot de passe… Alors qu'on cherche où l'on va manger ce soir en regardant les avis sur les différents restaurants et fast-foods du coin, on entend des sirènes de police dans la rue. Avant, cela nous aurait rappelé le "folklore" américain. Maintenant, c'est un petit coup de stress en repensant à Las Vegas, où l'on retourne demain.
Notre choix se porte sur DQ (Dairy Queen) qu'on va tester pour la première fois. Stéphane trouve ça meilleur que le McDo et on revient avec un énorme pot de glace, leur célèbre Blizzard. On mettra un moment pour la finir… à deux.
Le temps de préparer la journée de demain, de prendre une douche, de décharger les photos, comme à notre habitude puis il est l'heure de se coucher. La piscine n'est censée être ouverte que jusqu'à 22h pourtant certains sont encore dans le jacuzzi et notre fenêtre donne en plein dessus. J'espère qu'ils ne vont pas trainer trop tard… Demain, il est déjà temps de retourner à Las Vegas. Oh, que la fin du voyage nous semble proche !
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