La découverte du Grand Canyon
Le décalage horaire a pour habitude de nous réveiller tôt en début de voyage et on a décidé d’essayer de garder ce rythme. Il fait également nuit tôt, alors on aimerait profiter des rayons de soleil dès qu’ils se présentent. Aujourd’hui, on se lève à 5h30. Le temps de se préparer et on va faire nos courses au Safeway, qui ouvre à 5h du matin !
La dame de la caisse nous demande si on a la carte de fidélité du magasin. Non… À vrai dire, ça ne nous est jamais venu à l'idée de la demander. Quelle erreur ! Elle nous donne une carte, sans même qu'on ne lui demande. Peu importe d'où l'on vient, il n'y a pas de formulaire à remplir ou à signer, pas besoin de donner de nom… Et pourtant, elle nous permet de faire de sacrées économies, même lorsque l'on achète seulement de quoi pique-niquer. Maintenant, on le saura : il ne faut pas hésiter à demander les cartes de fidélité, c’est bien plus simple que chez nous !
En revenant à l’hôtel, on se cherche un chocolat chaud au Starbucks qui se trouve juste en face. Oh, ils recrutent ! Je me verrais bien m’installer dans le coin. C’est vraiment une ville agréable, qui a juste la bonne taille.
On passe un appel vidéo Skype aux parents en leur montrant les alentours, ce qui nous fait patienter pour le petit déjeuner. Il fait beau et la température est encore très agréable. Thor arrive justement avec son énorme pick-up et nous lance joyeusement un "Good morning!" en allant à l’accueil de l’hôtel.
On se sert de quoi manger sur un plateau avant d’aller prendre le petit déjeuner dans la chambre. On est arrivés assez tôt aujourd’hui pour avoir quelques pâtisseries qu’il a ramenées du magasin. Après les œufs, les gaufres et autre, on n’est plus à ça près : je teste la pizza froide, en mangeant une part qui nous reste de la veille. Finalement ce n'est pas mauvais du tout ! C’est comme manger du pain avec du saucisson, comme on le faisait en Suisse. Je me garde la deuxième part pour midi.
On quitte à regret Sedona un peu avant 8h. Ça aura été une superbe découverte et le premier gros coup de cœur du voyage. On voit moins souvent cette étape dans les itinéraires des voyageurs et c’est bien dommage. C’est un détour, c’est certain, mais qui vaut largement le coup !
En remontant vers le nord, on s’arrête au point de vue d’Oak Creek Vista, qui était fermé lors de notre arrivée deux jours plus tôt. Des indiennes sont en train de préparer leurs stands de bijoux près du point de vue. L’amabilité n’est pas leur point fort… On marche jusqu’au point de vue, entourées de ses couleurs d’automne fantastiques. Que de jaune et de rouge pour habiller le canyon !
Quand on repart, la route est refaite avec un superbe macadam, même s’il reste un bout en travaux. Voilà qu’on se croirait en pleine forêt canadienne ! Stéphane freine un gros coup sec pour éviter de justesse d’écraser un écureuil. Ouf, il n’a rien et a pu finir de traverser sans bobo !
On arrive dans les environs de Flagstaff un peu après 9h. La ville semble déjà plus grande avec un style plus classique. Au fond, on peut voir le sommet le plus haut de l’Arizona, Humphrey’s Peak, qui culmine à 3 852 mètres d’altitude.
Le panneau nous indique de tourner à gauche pour rejoindre le Grand Canyon. Cela nous semble étrange de passer dans des quartiers résidentiels. Ils doivent avoir du trafic devant chez eux… Un camion utilise intelligemment la fameuse voie du milieu pour décharger. Cette voie est accessible dans les deux sens et sert à tourner en traversant la voie d’en face, sans gêner ceux qui viennent derrière. Le camion, lui, l’utilise pour éviter d’embouteiller la rue pendant le déchargement.
Un peu plus loin, un panneau clignote. La limite de vitesse est en vigueur pour la zone autour de l’école : 15 mph, soit 25 km/h. Tout le monde roule au pas, c’est impressionnant de voir à quel point c’est respecté ! Ça change des zones 30 de chez nous qui semblent facultatives… En même temps, l’amende est doublée dans ces zones.
Alors qu’une voiture de police arrive en face avec les gyrophares allumés, tout le monde se serre de côté, même dans notre voie. On l’avait déjà remarqué lors de nos précédents voyages mais c’est toujours aussi surprenant. J’aurai par la suite tendance à faire la même chose en rentrant en France. Ceux derrière moi doivent se demander ce que je fabrique…
On décide de ne pas prendre la route la plus directe vers le Grand Canyon mais de prendre la US-180 qui semble avoir un très beau point de vue sur Humphrey’s Peak. La route passe à 2 450 mètres d’altitude en passant parfois en pleine forêt et d’autre fois au milieu d’une gigantesque prairie.
On s’arrête sur une petite aire de repos avec toilettes (ça tombe bien !), et entourée par de grands pins. C’est le point de départ de randonnées qui permettent aux visiteurs d’admirer la faune sauvage. Cet arrêt nous offre un très joli point de vue sur le mont Humphrey, qui à cette période de l’année est recouvert d’arbres totalement jaunes. Que j’aime l’automne et ses couleurs !
On repart un peu plus tard avant de s’arrêter à un endroit que je m’étais noté : un parking en gravier devant l’entrée d’un ranch, le Nowater Ranch, un peu au milieu de nulle part, il faut l’avouer, mais d’où on a une belle vue sur Humphrey’s Peak. Dommage, on est à contre-jour pour la montagne mais c’est quand même magnifique. En plus, on est tout seuls. Le vent souffle extrêmement fort et ces panneaux nous donnent l’impression d’être dans un film. Ambiance garantie.
La route commence à redescendre et la forêt laisse place à une grande plaine, où la végétation nous rappelle celle qu’on a pu voir après Seligman, quelques jours plus tôt. Alors qu’on rejoint la US-64, la route qui monte vers le Grand Canyon, on s’arrête à une station-service où il y aussi un hôtel et des boutiques de souvenirs. On y fait un tour, le temps de se dégourdir les jambes. D’anciennes voitures sont garées là, dont une décorées aux couleurs de la police.
Il faut encore faire une quarantaine de kilomètres, sur une longue ligne droite, avant de voir enfin l’entrée du parc du Grand Canyon. On ne pensait pas qu’il y aurait autant de végétation dans les environs, et pourtant ! Après avoir montré notre pass, on roule une dizaine de kilomètres au milieu d’une forêt avant d’arriver à hauteur du Visitor Center. On ne voyait pas du tout ça comme ça. Les plans ne sont pas à l’échelle, certes, mais à ce point, c’est assez impressionnant. La route passe au milieu des pins et parfois un chemin de randonnée traverse la chaussée. Entre les arbres, on distingue un tout petit peu le Grand Canyon sur notre droite mais il reste bien caché, comme pour ne se dévoiler qu’au bon moment. Le Visitor Center est bien loin de notre hôtel, le Bright Angel Lodge, qui se trouve du côté ouest. On pensait sincèrement que tous ces endroits étaient plus proches les uns des autres. On comprend pourquoi le parc offre un service de navettes !
En s’approchant de notre hôtel, on remarque tout de suite le côté plus touristique du lieu. Après Sedona, ça fait un petit choc. Ici, ça grouille de monde, et surtout de touristes internationaux. Des agents font la circulation pour faire traverser les passagers du Grand Canyon Train qui vient d’arriver en gare. On aimerait passer l’après-midi à profiter des points de vue mais déjà faut-il trouver de la place pour se garer. On a beau épier chaque recoin, il n’y a pas de place de parking de libre près de l’hôtel. Il y a comme un peu de tension dans l’air… Ça nous agace d’avoir l’impression de perdre du temps. Et s’il faut marcher aussi loin avec tous les bagages ça va être compliqué. On finit par trouver une place de l’autre côté de la voie de chemin de fer, sur un parking en terre.
On décide de manger quelque chose vite fait avant de partir pour le canyon. Des sandwichs et le reste de pizza feront l’affaire. On se rend à l’accueil de l’hôtel pour voir si l’on peut déjà faire le check-in mais il est trop tôt. Tant pis, on laisse nos affaires dans le coffre (pas tout à fait rassurés on l’avoue) avant de se diriger vers le premier arrêt de la navette qui fait la route d’Hermits Rest. Pour ceux qui ne le savent pas, les points de vue du côté ouest de Grand Canyon Village ne sont accessibles qu’en navette pendant une période de l’année (début mars à fin novembre), alors que ceux du côté est sont accessibles en voiture, à l’exception d‘un seul (Yaki Point).
On est en chemin vers l’arrêt de la navette quand on remarque qu’on peut déjà voir le Grand Canyon depuis un sentier qui longe le bord. Un petit détour ne fera pas de mal… Et tout d’un coup, nous voilà face à cette immensité. Notre cerveau est comme sur "pause". On ne dit pas grand-chose, à part "Ah ouais… quand même !" L’étendue devant nous n’est finalement qu’un "bras" qui rejoint le Grand Canyon mais à droite et à gauche, deux falaises bloquent la vue pour pouvoir vraiment prendre conscience de toute sa dimension. Et pourtant, ça nous paraît déjà gigantesque ! Et cette profondeur… Je trouve que c’est déjà bien haut mais Stéphane me fait remarquer que la partie que je regarde n’est qu’un plateau, des centaines de mètres plus bas. Ce n’est pas encore le fond, loin de là. Si je suis du regard le petit chemin qui traverse ce plateau, j’arrive au bord, là où cette étendue replonge encore pour plusieurs centaines de mètres.
On nous l'a dit hier, "tant qu'on ne se retrouve pas en face, on ne comprend pas l’immensité du lieu". Oui… sauf que même en l'aillant devant nous, on ne comprend toujours pas ! Il faut dire qu’il n'y a rien pour nous aider à comparer les tailles ou pour que notre cerveau arrive à avoir une idée de la hauteur et de l’étendue qui se trouve devant nous. Comme lorsqu'on voit un point d'eau depuis un avion : il est difficile de savoir si c’est un étang, un lac ou une mer intérieure. Impossible ici de savoir si une falaise fait cinquante mètres de haut ou bien cinq cents…
On a de la chance, le départ de la navette se fait juste à côté de l’hôtel, ce sera pratique pour demain matin. L’arrêt me fait penser à Europapark et ses installations pour faire la queue en zigzaguant : un abri couvert sous lequel on trouve des barrières, des bancs… On fait la queue en restant bien derrière, on sait qu’ici ça ne rigole pas avec les files d’attente. On en aura d’ailleurs la preuve plus tard.
On trouve une place au fond de la navette. Sur le côté gauche, un couple d’Américains entame la conversation avec le père d’une famille allemande. "J’étais en Allemagne trois semaines après la chute du mur de Berlin… C’était un moment spécial." L’Allemand est chirurgien en soin intensif; un point commun avec l’Américaine, qui elle est infirmière. La fusillade de Las Vegas est évidemment mentionnée… Les Allemands étaient sur le Strip ce jour-là, à l’hôtel The Mirage.
Notre premier arrêt se fait à The Abyss. On peut profiter calmement de l’endroit puisqu’il n’y a qu’un autre couple à ce point de vue. On approche doucement et prudemment du bord. Il y a une barrière mais pas sur toute la longueur et la falaise descend quasiment à pic par ici. C’est impressionnant de voir l’épaisseur tellement fine qu’occupent les arbres par rapport à la hauteur globale du canyon. C’est un élément qui aide un peu à se rendre compte de la profondeur. Parfois, on peut apercevoir le bus au loin entre les arbres; cet objet métallique miniature à côté de cet énorme vide. On peut aussi voir la couleur bleu-vert du Colorado qui s’écoule au fond du canyon, une manière de savoir que c’est bel et bien le fond. Comme le dit si bien Stéphane, "Dis-toi que tant que tu ne vois pas le fleuve, ce n’est pas le fond !".
En ayant aperçu le chemin le long du canyon lors du trajet en navette, on a changé nos plans et décidé de ne pas tenter le coup à pieds. Il passe vraiment très près du bord à certains endroits, sans aucune protection et il n’est pas large du tout. On préfère jouer la sécurité et reprendre la navette jusqu’à Monument Creek pour ensuite marcher jusqu’à Pima Point. L’arrêt n’était pas prévu mais à cet endroit il y a un chemin goudronné, plus large et plus loin du bord. Je demande à un homme qui vient de ce chemin si c’est faisable quand on a le vertige. "Pas de problème, oui, il est large et loin du bord" me rassure-t-il. Une dame nous dit de faire attention car il fait chaud et il n’y a quasiment aucune ombre sur ce sentier.
Quelques renfoncements aménagés le long du chemin permettent de s’approcher du bord. Mais il n’y a aucune protection, on fait donc bien attention. Autant dire que les jambes sont un peu fébriles alors qu’on s’approche du bord et nos mouvements se font plus doux… Ce serait bête de trébucher !
Après trois kilomètres de marche, on arrive à Pima Point, qui est tout à fait grandiose ! Bizarrement, au bout d’un moment, regarder en bas ne nous fait plus rien (en tout cas, tant qu’il y a des barrières !). On perd vraiment la notion de hauteur. Ces différences de couleurs entre les couches géologiques sont frappantes mais impossible de dire quelle hauteur elles font… Le point le plus profond du canyon est 1 600 mètres sous nos pieds. Stéphane donne une image assez parlante de sa profondeur : "En fait, c’est comme quatre fois l’Empire State Building... ou deux fois le Burj Khalifa de Dubaï." On reste quelques instants à s’imaginer ces gratte-ciels empilés les uns sur les autres dans le Grand Canyon.
La navette nous emmène jusqu’au point le plus à l’ouest, Hermits Rest, qui n’a rien d’exceptionnel à notre goût, si ce n’est des toilettes et une fontaine pour remplir sa bouteille. Il y a déjà beaucoup plus de monde qu’aux points de vue précédents, nombre d’entre eux sont en train de se commander à manger au lodge.
Alors qu’on est sur le point de remonter dans la navette, un groupe de trois jeunes femmes essayent de s’incruster pour monter directement dans la navette, au lieu d’aller à la fin de la file. Le chauffeur les a vues et les remet vite en place. "Ladies, get in line. Stop!" leur cri-t-il alors qu’elles continuent d’avancer pour s’insérer dans la file. "You guys, get at the back of the line." dit-il avec insistance. "Or I’ll show you the line," ajoute-t-il pour se faire enfin comprendre. Ça, c’est fait… C’est bien connu, ici on ne plaisante pas : c’est chacun son tour.
En retournant vers l’est, la navette ne s’arrête qu’à trois points de vue : Pima Point, Mohave Point et Powell Point. On décide de descendre à Powell Point et quel choc ! On ne s’attendait pas à ce que ce point de vue soit sur une avancée, au bout d’une crête où le chemin passe avec le canyon de chaque côté. C’est fantastique ! Une ou deux touristes ont décidé de s’aventurer hors du sentier pour se rapprocher du bord et regarder en bas. J’en ai des nœuds à l’estomac rien qu’en les voyant… En arrivant au bout, d’autres font de même en se prenant en photo sur un rocher, proche de la falaise… Un mémorial est érigé au bout du point de vue, pour honorer John Wesley Powell et ses explorations du Grand Canyon. La vue, quant à elle, est splendide !
Après une vingtaine de minutes à profiter de cette vue, on entame une petite marche jusqu’à Hopi Point. Bien que le chemin soit en terre et en cailloux, il est large et assez éloigné du bord, tout en offrant une très belle vue entre les arbustes sur le canyon et sur Powell Point.
La vue depuis Hopi Point est spectaculaire ! On peut vraiment voir le canyon sur une très grande distance et de plusieurs endroits. C’est certainement l’un des plus beaux points de vue de ce côté du village ! On y voit très nettement que le canyon descend "par paliers".
Après quelques minutes de réflexion, on décide de rester là pour le coucher du soleil. Il est 16h30. Franchement, il y a pire comme endroit pour attendre pendant une heure et demi… Au fur et à mesure que le temps passe, de plus en plus de monde arrive. Oh, qu’on regrette la tranquillité de la balade d’hier à Sedona ! Il faut dire que la différence entre les touristes d’ici et ceux de Sedona est flagrante. J’ai choisi ma place, le trépied est prêt. Il n’y a plus qu’à patienter que le soleil descende. Malgré l’agitation autour de nous, on arrive à profiter de l’endroit en toute simplicité.
Les roches commencent à rougir. C’est effectivement un beau spectacle mais ça ne nous semble pas aussi impressionnant qu'à Sedona. Il faut dire que les roches ici sont moins rouges, surtout celles au sommet du canyon : celles qui sont encore éclairées par les derniers rayons de soleil.
Alors que le soleil se couche à l’ouest, la lune pointe déjà le bout de son nez à l’est. Le spectacle est de tous les côtés. On va tantôt à droite, tantôt à gauche pour apprécier les différents moments du coucher de soleil. Ça nous permet aussi de nous réchauffer parce qu’il faut bien l’avouer, ça commence à cailler ! Le bonnet et les gants ne sont pas de trop…
Une fois le soleil passé sous l’horizon, on se retrouve bien moins nombreux à continuer à admirer ce paysage fascinant. Pourtant, au bout d’une dizaine de minutes (après le coucher du soleil), les roches semblent s’embraser à nouveau. Étrangement, cela nous semble même plus beau et plus impressionnant que les roches rougeoyantes. Les couleurs dans le canyon sont homogènes et le dégradé dans le ciel est sublime.
C’est une des premières fois où cela nous frappe autant et on s’en rappellera pour les fois suivantes : rester ! Une fois que le soleil est passé sous l’horizon, il faut attendre entre dix et quinze minutes puis on peut admirer ces roches redonner une partie de cette lumière qu’elles semblent avoir absorbée pendant la journée. C'est un spectacle sompteux !
Le dégradé du côté où le soleil s’est couché est fantastique ! Il reste encore un bandeau jaune éclatant quand on commence à faire la queue pour reprendre la navette. La dernière passe une heure après le coucher de soleil. Elle revient directement au village, ce qui fait gagner un peu de temps.
Lorsqu’on arrive au village, il fait nuit noire. Il y a très peu de lumières : pensez aux lampes frontales ! On voit d’ailleurs tout le monde se balader avec son téléphone en guise de lampe de poche pour ne pas rater le trottoir et retrouver le chemin jusqu’à l’hôtel ou jusqu'à l’arrêt de la navette du village.
On fait un petit détour, comme cet après-midi, pour repasser le long du canyon. La falaise est éclairée par la pleine lune. C’est sublime. En regardant plus attentivement, on voit des lumières. Certains sont en train de remonter du fond du canyon ! Il faut avoir le cœur bien accroché pour parcourir un tel sentier dans la pénombre…
On peut enfin faire le check-in à l’hôtel. Notre chambre se trouve dans un des bâtiments sur la gauche de l’hôtel, le Powell Suite. La réceptionniste nous indique plusieurs parkings sur le plan où l’on peut se garer. En espérant qu’il y ait de la place cette fois-ci !
On retourne vers la voiture en traversant la voie ferrée, ma lampe frontale sur la tête, Stéphane avec son portable pour éclairer devant nous. On s’approche de la voiture quand on remarque plusieurs chevreuils en train de se promener tranquillement à seulement quelques mètres de nous.
Après avoir fait le tour en voiture (les routes sont en sens unique), on trouve enfin une place, juste devant l’entrée du bâtiment où se trouve notre chambre. Il n’y a pas de douche dans la chambre, mais des douches communes dans le couloir. C’était indiqué sur la réservation, nous ne sommes pas surpris. Heureusement il y a au moins des toilettes (ouf !) et un lavabo. Il n’y a pas de wifi non plus… mais on trouve une belle grosse araignée au plafond. Stéphane la loupe… et moi aussi lorsqu’elle tombe par terre (sur un sol foncé, quelle horreur !). Je ne suis pas vraiment rassurée. Le temps de chercher les bagages à la voiture, quand on revient, il n’y a plus aucun signe de l’araignée… Je ne vais pas être tranquille cette nuit moi !
Un petit casse-croûte (sandwichs-salade) dans la chambre nous suffit comme dîner. Ça ne nous disait rien de trouver de la place dans un des restaurants du village. Vu le nombre de touristes, ils doivent être remplis !
Il est 21h30 mais la journée n’est pas totalement terminée. On enfile la veste polaire, le bonnet et les gants pour ressortir… bien que Stéphane soit en shorts. Quelle idée ! J’ai envie de ressortir pour admirer le canyon sous la lueur de la pleine lune et tenter quelques photos nocturnes. Il faut dire qu’on a été émerveillés par la vision qu’on en a eu tout à l’heure. C’est extraordinaire. On ne distingue que quelques formes. Il y a quelque chose d’encore plus saisissant qu’en journée… Tel un monstre qui est sur le point de nous avaler dans son immensité. C’est envoûtant et inquiétant en même temps. Une expérience fantastique, qu'il faut vivre pour comprendre ! Nous ne sommes pas les seuls à avoir eu la bonne idée de profiter de cette lumière naturelle en pleine nuit, un autre photographe profite lui-aussi du spectacle.
Malheureusement la voie lactée n’est pas du bon côté… Tant pis, il faudra planifier un futur voyage du côté nord du canyon ! On rentre au chaud vers 22h. Il est l’heure d’aller se coucher parce que demain, le réveil va encore une fois sonner tôt : la première navette est à 5h30…
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