États-Unis 2014

Le départ

Le départ

Mardi 23 Septembre… La journée qu'on redoute tant. C'est déjà la fin. Notre vol retour est prévu en début de soirée depuis O'Hare. En voyant la météo, on rigole jaune : maintenant qu'on va partir, ils prévoient du beau temps pour toute la semaine. Évidemment.
On se lève à 8h pour avoir le temps de prendre le petit-déjeuner et de préparer tranquillement nos bagages. Il faut dire qu'avec tous les cadeaux qu'on doit ramener, on doit jongler entre petits espaces confinés et sécurité. Il y a des choses qui cassent : deux assiettes et deux tasses. Argh… On les prendra avec nous en cabine. Les verres à schnaps sont bien protégés dans ma petite sacoche photo coincée au milieu de ma valise… On refait trois fois le tour de la chambre pour être sûr de n'avoir rien oublié. Pendant ce temps, on laisse la TV allumée : commence alors une conférence de presse en direct depuis le Pentagone où un général de l'armée américaine annonce des frappes en Syrie contre ISIS. On ne sait toujours pas ce que c'est exactement. Il faudra attendre notre retour en France pour se remettre à niveau pour les infos.

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On repasse une dernière fois sur Lake Shore Drive en traversant le pont qui nous permet de jeter un dernier coup d'œil au centre-ville et à la rivière. Une belle ville avec un centre très agréable et un cadre splendide le long du lac. Malgré la mésaventure du logement, le centre-ville aura tenu toutes ses promesses. Chicago vaut bien une visite de quelques jours !

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On continue de longer le lac sur Lakeshore Dr jusqu'à arriver à la fin de cette route. On arrive à Dawes Park vers 11h45.
On se gare le long de la plage où on va faire un petit tour sur le sable. Les maîtres-nageurs sont absents mais on se croirait au bord de la mer : sable fin, de l'eau à perte de vue et un beau soleil. On est quasiment seuls.

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On se promène dans le parc puis on prend la direction du centre-ville d'Evanston en passant par des quartiers résidentiels huppés.

On fera notre pause de midi au Prêt À Manger, qu'on avait découvert à Londres, avant d'aller faire un tour au Starbucks pour le Double Chocalty Chip que j'ai découvert la veille. XXL, of course ! Ben oui, qui dit retour, dit déprime donc il faut du chocolat pour remonter un peu le moral… Alors qu'on est assis là à le déguster, on entend une conversation étrange dernière nous. Une fille qui semble être une étudiante et une femme plus âgée. Oui, c'est bien ce qu'on pense : un entretien. On dirait un entretien pour un travail dans le domaine du spectacle.

On revient tranquillement vers la plage et vers le parking. Le côté Nord de Chicago paraît bien plus sûr que le Sud… Ça semble être un quartier très universitaire. En tout cas pour ce qu'on en a vu, Evanston est une très jolie petite ville. Alors qu'on rejoint le parc, on voit quelque chose qui nous étonne : un passage piéton avec des drapeaux rouges dans un petit seau accroché au poteau. On peut le prendre avec nous et le remettre de l'autre côté pour être mieux vu pendant la traversée… On n'avait encore jamais vu ça.

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On retourne au bord du lac, sur une jetée. Deux policiers à vélo saluent un gars qui trempe les pieds dans l'eau. Apparemment c'est un habitué des lieux avec sa chaise de camping près de la descente pour la mise à l'eau des bateaux.

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On aimerait aller à la pointe qu'on voit depuis la jetée mais on ne peut pas. On se retrouve en plein dans une université et au fond d'un sans issue. Là, on est bien contents que les couleurs des Iowa Hawkeyes sont le noir et le jaune. Nos T-shirts seront moins tape à l'œil que ceux de la Northwestern University… qui eux sont très violets.

On trouve finalement un accès à la plage un peu plus haut. Deux-trois personnes sont tranquillement installées là, à profiter du soleil. Une personne âgée viendra même poser sa petite chaise de camping pour bouquiner. Nous on reste là, à regarder le lac, les petites vagues… perdus dans nos pensées, dans nos souvenirs. On repense un peu à nos vacances et on se rend compte à quel point ces trois semaines sont passées vites. Mais on en a bien profité !

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Cette fois c'est l'heure. Il faut commencer à se diriger vers l'aéroport d'O'Hare. On s'arrête en chemin pour faire le plein. Deux fois… On ajoute d'abord 5$ puis on vérifie que l'aiguille reste bien au-dessus du trait. Ce n'est pas tout à fait le cas. On remet donc 5$ dans une station un peu plus loin pour ne pas avoir de problème en rendant la voiture. En arrivant à l'aéroport, on se rend compte que c'est bien l'un des plus grands au monde. Mais heureusement, les directions sont bien affichées. Il suffit de suivre "Rental Cars Return". Nous voilà arrivés chez Alamo. Comme à l'aéroport de Washington, on se gare en file indienne. Le retour est bouclé en 30 secondes (si ce n'est pas moins…). Total de cette partie du voyage : 1360 miles (2180 km).

Le conducteur de la navette nous demande la compagnie qu'on va prendre. Swiss ! Cette fois le vol n'est pas sous-traité. Les autres passagers prennent Delta, American Airlines… Une femme devra même vérifier sur son billet car elle ne sait pas; probablement un vol d'affaire. Il nous a demandé ça pour pouvoir nous déposer juste devant l'entrée correspondant à la compagnie.
Comme à Washington, un gros coup de cafard s'abat sur moi. Je ne veux pas partir… Je me sens si bien ici. C'est un dur moment à passer, le retour à la réalité : les vacances sont bel et bien finies.
Les uns après les autres, tout le monde descend à son arrêt. On est maintenant ler derniers dans la navette. Alors que le conducteur remonte à bord, il lance en souriant "Now Swiss !" Il doit refaire tout le chemin inverse pour aller au terminal 5. Il nous dépose juste devant l'entrée Swiss et nous descend évidemment les bagages.
- "Thank you very much".
- "You're very welcome".
Pas besoin de préciser que ce niveau de service et de politesse va nous manquer à notre retour…
Alors qu'on entre dans le terminal, je me rends compte que j'ai oublié de mettre mon trépied dans la valise ! Il est toujours accroché à l'extérieur de mon sac à dos. Je le range vite fait (comme quoi il y a encore un peu de place…) avant d'enregistrer les bagages.

Les comptoirs à côté de Swiss sont vides : pas de voyageurs et même pas de personnel… Ah oui, c'est le comptoir Air France / KLM pendant la grève. On aurait dû choisir Air France, comme ça on n'aurait pas pu rentrer !

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On se rend à la sécurité, comme ça, ce sera fait. Le couple derrière nous embarque dans 10 minutes, à 16h30. On les laisse passer. On imagine bien leur stress.

Ça faisait longtemps dis donc qu'on n'avait pas eu le droit à la sécurité : on enlève les chaussures, la montre, la ceinture. On sort l'iPad, l'ordinateue, les téléphones… On aura le droit au petit coup d'air dans la tronche au milieu de cette grosse machine qui vérifie je ne sais quoi. L'homme qui passe derrière moi se fait stopper par les agents pour se faire contrôler les mains plus en détails. Très rassurant…

On arrive déjà dans la salle d'embarquement où on patiente comme on peut. J'ai juste envie de me sauver en courant pour ressortir de là vite fait. L'avion est déjà là… Le départ est inévitable. On grignote le reste de popcorn d'Iowa, on tourne en rond…

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Puis c'est l'heure. Il faut y aller. Alors qu'on s'envole en pleine nuit, le spectacle est magnifique. Chicago : une grosse tâche de lumière brille au milieu de nulle part. La différence avec le noir complet du lac est sidérante.

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Le bon côté, c'est que le siège semble excellent pour dormir avec un retour de chaque côté de la tête pour pouvoir la reposer. Le contrôle de l'écran se fait avec une télécommande rangée et accessible depuis l'accoudoir. Elle fait d'ailleurs aussi office de manette de jeu vidéo. Et ça me sera bien utile ! Car comme la dernière fois : impossible de dormir. Autant dire que je ne suis pas de bonne humeur. Je ne l'étais déjà pas avant d'embarquer, ça n'arrange rien. Je fais passer le temps comme je peux. Je commence un film, j'arrête; un épisode de série puis j'arrête. Allez, un peu de jeu vidéo… puis j'arrête. Impossible de rester concentrée sur quelque chose. Je suis fatiguée mais je n'arrive pas à dormir. Alors que tout le monde dort, je soulève un peu le volet du hublot. Et là… Je ne peux que vous le conseiller si vous volez de nuit. Je n'ai jamais vu autant d'étoiles de ma vie. Pourtant je suis allée dans des endroits avec peu de pollution lumineuse pour des photos de la voie lactée mais là, ça dépasse tout ce que j'ai pu voir. C'est juste d'une beauté inimaginable avec plus d'étoiles que vous n'en verrez jamais depuis la terre ferme. Je reste scotchée au hublot pendant plusieurs minutes à regarder vers le haut, stupéfaite. C'était juste fantastique !

Le jour ne va pas tarder à arriver. On est censé laisser le volet du hublot fermé pour ne pas déranger ceux qui veulent dormir. Mais je tiens à voir un peu de ce lever de soleil.

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On a le droit à un très bon petit-déjeuner avec croissant, yaourt et jus d'orange. On aura même le droit à un deuxième croissant. On se console comme on peut, hein ! Alors qu'on approche de Zurich, on aperçoit au loin les Alpes qui dépassent des nuages.

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Ça y est, on atterrit à Zurich à 11h pile comme prévu. Il y a encore l'épreuve des longues files d'attentes pour passer l'immigration. On a eu de la chance. Il semble qu'un très gros appareil soit arrivé juste après nous. On passe assez rapidement avec un "bienvenue" en Français. Ouais… On n'est pas forcément contents d'arriver mais merci quand même pour ce geste. Bienvenue en Suisse veut dire que ce voyage est officiellement terminé… Contrairement à Washington, les bagages sont déjà sur le tapis roulant quand on arrive. Ça c'est de l'efficacité. Je soupire de soulagement. Il n'y a pas eu d'odeur bizarre qui a éveillé la curiosité des douaniers au point de confisquer ma valise… Car oui, nous avions tellement envie de faire goûter du fromage du Wisconsin et des Cheese Curds à nos parents qu'on en a ramené… Ils étaient enfouis dans ma valise entourés de glaçons. Dans ma valise alors que je n'étais pas très confiante. Autant dire que je n'étais pas très à l'aise pendant le vol. J'aurais bien voulu échanger le nom sur les valises. Mais ça a tenu. Pas de dégâts. On passe par le portique "rien à déclarer" en sortant…

Nos bagages étaient déjà là à notre arrivée, mais pas nos parents. On leur passe un coup de fil. Ils sont en train de sortir du parking et nous rejoignent cinq minutes plus tard. On est déjà pressés de leur raconter tout ce qu'on a vécu pendant trois semaines : les anecdotes, les rencontres, la Nascar, les visites, les routes… Il y a tellement de choses à raconter, de photos à montrer. C'est ça aussi un voyage : la préparation, le voyage en lui-même et les souvenirs qu'on garde pour très longtemps (surtout quand on écrit un long récit…) et qu'on partage en revenant.

On fait vite un petit tour dans l'aéroport avant de prendre la route pour la maison. Finis les énormes autoroutes, les pick-ups, les lignes jaunes, les gratte-ciels ou les maisons en bois. Mais on vous reverra. Ce n'est pas un adieu, juste un au revoir. À chaque fois, on a été chaleureusement accueilli dans ce pays où on semble être les bienvenus. On y retournera, ça c'est sûr. Il y a encore tellement de coins à découvrir !
Cette fois, je ne tiens plus, ça fait plus de 24 heures que je n'ai pas dormi. Je m'endors dans la voiture. Pire, je n'arrive plus à rester éveillée. Même pas une minute. J'ouvre les yeux et je replonge directement dans mon sommeil. Probablement plongée dans de beaux rêves. Ou simplement dans de beaux souvenirs.

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