Une bouffée de chlorophylle
En ce dimanche matin, debout à 8h. Enfin, on essaye. Pas facile après trois semaines de voyage avec parfois de grosses journées. La fatigue se fait de plus en plus ressentir. C'est sûr que ce n'était pas un voyage pour se reposer… mais bien pour profiter.
On arrive dans la salle du petit-déjeuner mais il y a bien trop de monde. On se prend un bol de céréales et on remonte le manger dans la chambre avant de prendre la route pour Starved Rock State Park, à environ une heure et demi de route, vers le Sud-Ouest.
Sur la route, on est dépassé par une Camaro vert pomme… quelle faute de goût !
On arrive au Visitor Center vers 10h40, le temps de faire un arrêt aux toilettes et de prendre un plan du parc. Voici le plan :
Le parc se compose de sentiers balisés qui vous emmènent soit le long de la rivière, soit en hauteur dans la forêt, aux différents canyons et cascades… quand il y a de l'eau. Parce que manque de bol, on est dans une période où il n'y a pas de cascades. À mon grand regret. Je pense qu'il vaut mieux y aller au printemps, quand les neiges fondent.
On commence par la River Trail, le chemin qui longe la rivière. À certains endroits, il entre dans les canyons mais tous les canyons ne sont pas accessibles par le bas. Le début du chemin est aménagé avec énormément de marches… On verra un couple et leur petit bout de chou d'un an ou deux gravir ces escaliers toute seule ! Doucement mais sûrement. Certains se baladent même avec des poussettes. Ça ne doit pas être très drôle mais c'est vraiment superbement bien aménagé avec des coins où sont installés des bancs, etc.
On commence par Eagle Cliff Overlook qui comme son nom l'indique est un point de vue en haut de la falaise et qui donne une vue sur la rivière et sur le Starved Rock, un autre point de vue accessible par un sentier différent.
On poursuit ensuite notre chemin vers Beehive Overlook où des photographes s'en donnent à cœur joie avec les différentes sortes d'oiseaux qui survolent la falaise. Une péniche est en train de pousser pas moins de cinq barges… Mais alors elle avance très très doucement.
On arrive ensuite au premier Canyon : Wildcat Canyon. Oh, le même nom que celui qu'on a visité en Iowa ! Évidemment je suis déçue quand je vois qu'il n'y a pas de cascade. Mais bon… on ne peut rien y faire. On est quand même bien impressionné par la hauteur ! Et encore plus quand on le verra d'en haut…
Le chemin de sable continue le long de la rivière pour arriver au Lonetree Canyon où un arbre est couché en travers juste devant, même pas besoin de se baisser pour passer dessous. Certains touristes montent sur le tronc pour se faire prendre en photo. C'est impressionnant de voir ces arbres tenir à quelques centimètres à peine du vide, bien agrippés.
Tout d'un coup : alerte. Je préviens Stéphane : "Je suis comme la batterie de mon appareil photo. Je clignote rouge !" C'est le signal, j'ai faim. Et moi quand j'ai faim… ça ne va plus, je deviens insupportable. On décide donc de faire la pause casse-croûte avant d'arriver au Canyon suivant. Sandwichs, Iowa Potatoe Chips et gâteaux de Margaret. On se met de côté, un peu au-dessus du chemin, juste avant d'arriver au LaSalle Canyon, un des plus larges. Avec une cascade, ce serait encore mieux… !
On continue de suivre le chemin mais un petit pont est fermé. Allez, on est de grands aventuriers, va pour descendre près de l'eau et traverser sur un petit tronc. Je ne suis pas rassurée, surtout avec mon matériel photo dans le sac et autour du cou… Un couple qui nous suivait a rebroussé chemin. Petits joueurs ! Finalement, on les reverra au croisement suivant où on se rend compte que c'était en fait tout le chemin qui était fermé. Ah…
Arrivés au bout du parc on rebrousse chemin pour trouver l'accès à la Bluff Trail, le chemin qui passe en haut des canyons. Et qui dit chemin en haut des canyons, contrairement au long de la rivière, dit… une montée. Un escalier… un énorme escalier. Raide. Sur le plan c'est bien marqué "Major Stairways". Effectivement c'est un escalier considérable. 150 marches. On fait une petite pause à la moitié… ou au tiers, pour souffler un peu en faisant semblant de se mettre de côté afin de laisser descendre d'autres touristes. Quelle idée de le monter cet escalier… Ce serait effectivement plus simple dans l'autre sens ! Arrivée en haut, je rigole. J'aime leur logique, leur organisation. Qu'est-ce qu'il y a en haut de l'escalier ? Un banc ! Oh bonheur, il est vide. Pas besoin de préciser qu'on le prend d'assaut pour reprendre notre souffle et s'hydrater un peu. Je me souviens alors des 800 marches qu'on avait montées et descendues en Suisse avec nos grands-parents quand on était petits. Oui ben… c'était avant, quand on était sportifs.
Tonty Canyon, Basswood Canyon… Ceux-là, on ne peut les voir que depuis la Bluff Trail et sont inaccessibles d'en bas. On s'aventure sur les avancées au-dessus de Wildcat Canyon. Le temps de jeter un œil en bas et de prendre une photo puis on repart presque illico parce que vous savez quoi ? On a le vertige. Et que… c'est haut ! 25 mètres pour être précis.
Ce qui n'est pas simple pour la suite : le chemin passe parfois bien près du précipice sans aucune séparation ou sécurité. Il n'y a pas de barrière, pas de filet, rien. On croise un couple avec de jeunes enfants. Ils nous demandent si le point de vue est encore loin. Non, c'est à cinq minutes, mais on leur conseille de bien garder leurs enfants à leurs côtés… Le dernier est le Pontiac Canyon avant de revenir au Visitor Center. En revenant vers le parking, on traverse un parc aménagé en aire de pique-nique. On voit une table où sont installées une dizaine de bonnes sœurs. Toutes avec une canette de Coca ! On s'arrête à la voiture quelques minutes. On a encore largement le temps. On décide d'aller au point de vue Starved Rock. Une montée bien raide où on devra également reprendre notre souffle, suivie d'un autre escalier avec là encore beaucoup de marches.
On retourne à la voiture vers 15h sans aucun programme pour la suite. On regarde le plan, enfin le GPS… Juste à côté il y a le Matthiessen State Park mais ça fait déjà pas mal de kilomètres dans les jambes alors on décide de prendre doucement le chemin du retour. On note une Scenic Drive pas loin : Illinois River Road, qui comme son nom l'indique, longe la rivière jusqu'à Ottawa. Ottawa, Illinois, hein, pas la capitale du Canada. C'est moi qui conduit alors vous n'aurez pas de photos… désolée. On passera par des villes aux noms familiers : Marseilles, Norway…
On fait un stop à Naperville. Pourquoi ? Parce qu'il y a un Apple Store dans la ville. Bon, je me défends : c'est pas moi qui veut un iPhone 6, c'est Stéphane. Moi je suis très bien avec mon vieux Nokia coulissant qui a plus de quatre ans… Je ne prends pas mon appareil avec moi puisque je pense qu'on ne va faire qu'un aller-retour au magasin. Dommage ! Il se trouve que c'est une très jolie petite ville avec ses rues commerçantes. En plus les couleurs sont magnifiques alors que le soleil descend doucement… Il y a même un chemin aménagé qui longe la rivière. Dommage qu'on ne le savait pas avant, on aurait pu y passer un peu plus de temps.
On s'arrête à un KFC vers 18h30. Et oui, on commence à manger aux heures des américains… Enfin un KFC ! Je n'avais jamais goûté. Un peu compliqué de commander mais au final je prends un Doublicious sandwich. Un burger sans salade, sans légumes ! Le bonheur. C'est sûr que c'est pas très diététique mais je m'en fiche : c'est bon ! On sourit en voyant un couple de personnes âgées (d'environ 70 ans) en train de manger tranquillement dans leur coin. On a du mal à imaginer nos grands-parents dans un fast-food.
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